Qu’est-ce qui se cache derrière un prix écoresponsable?

Acheter une robe fabriquée au Québec par une designer locale peut facilement coûter 200$ et plus, alors qu’on peut trouver dans les magasins à grande surface des robes à 30$. La différence est énorme et il peut être difficile de comprendre ce qui explique un écart aussi grand. Parmi les facteurs qui contribuent à cette différence, les salaires et les matières premières comptent pour beaucoup. 

D’abord, les gens

À la base, bien sûr, les salaires font toute la différence : ceux des couturières et couturiers, mais aussi ceux des illustratrices, créatrices et designers, de celles et ceux qui font les patrons des prototypes, des tailleurs et, finalement, de l’équipe au grand complet (gestion des réseaux sociaux, marketing, etc.). Des salaires équitables se traduisent nécessairement par un coût plus élevé du produit final.

Là où ça peut se corser, c’est qu’on a déjà vu des entreprises locales exploiter des immigrants et des gens sous le seuil de la pauvreté. L’histoire de la couture à Montréal a connu et connaît encore à ce jour des moments peu glorieux, comme on a pu le voir en 2020

Il convient donc de s’informer des valeurs de chaque entreprise et d’acheter de personnes en qui l’on a confiance. Ainsi, la transparence et la traçabilité peuvent être des pistes à suivre. L’entreprise fournit-elle des détails sur les gens qui fabriquent ses produits? Sur ses ateliers? Détient-elle une certification B-Corp ou autre? A-t-elle fait les manchettes pour les bonnes raisons? Savoir de qui l’on achète est un bon gage pour s’assurer que notre consommation s’harmonise avec nos valeurs.

Les matériaux

Le coût des matières premières influence lui aussi les prix des vêtement écoresponsables. Une entreprise qui a à cœur l’environnement favorisera habituellement des matières à l’image de sa philosophie : tissus bio ou naturels, recyclés ou encore conçus localement.

Si la plupart des tissus proviennent d’Asie, il est quand même possible de trouver des fibres locales. Par exemple, le chanvre connaît une popularité grandissante dans l’industrie du textile. Cette fibre naturelle est récoltée et transformée ici même, au Canada. Nécessairement, le salaire des gens qui produisent ces tissus sont plus élevés, ce qui se traduira par une matière plus coûteuse et, encore une fois, un produit fini plus cher. Un autre exemple de fibre fabriquée en Amérique du Nord est le coton pima cultivé aux États-Unis mais aussi au Pérou d’où il provient. 

D’autres tissus écoresponsables, comme le coton bio, sont importés. Ils sont parfois tissés ici même, mais cela est plutôt rare. Même s’il ne s’agit pas d’une matière locale, acheter du coton bio participe à faire changer les normes de l’industrie ici et ailleurs. La transition vers le coton bio en Inde, par exemple, est souhaitable à tous les niveaux, d’abord pour la santé de celles et ceux qui le cultivent et ensuite pour l’environnement. 

Le choix ne s’arrête pas là! Plusieurs compagnies québécoises ont choisi le polyester recyclé notamment pour la confection de leggings. Cette fibre est obtenue à partir de plastique qui autrement aurait été destiné à la récupération (au mieux) ou au site d’enfouissement (au pire). Parfois, ce plastique est même retiré des océans. 

D’autres fibres qui sont fabriquées à partir de cellulose, comme le Tencel ou Lyocell, sont aussi intéressante mais coûteuses. Au final, toutes ces fibres – chanvre, coton pima, coton bio, polyester recylcé, Tencel ou Lyocell – sont des options intéressantes mais qui contribuent toutes à faire augmenter les coûts pour les consommateurs.

200 000 robes ou 200?  

Nous avons évoqué les salaires et les matériaux, mais il y a aussi un dernier facteur principal à considérer : l’échelle à laquelle ces produits sont fabriqués.

En effet, il en coûte moins à la pièce de produire 200 000 vêtements identiques que 200. Lorsque produites en grande quantité, les coûts d’un vêtement diminuent parce que certaines étapes n’ont pas à être répétées, comme la création de prototypes ou de patrons. Or, comme on le devine, les vêtements locaux, étant destinés à un marché beaucoup plus restreint, sont faits en petites quantités, du moins comparés aux grandes bannières de mode.

Conclusion

Comme on peut le constater, bien des raisons influencent à la hausse le prix des articles écoresponsables. Si nous avons parlé ici de vêtements, cette logique s’applique pour une foule d’autres objets écoresponsables, comme les meubles, les bijoux, les articles de maison, etc. 

Choisir de payer plus pour l’écoresponsabilité est une question de valeurs. On peut compenser en consommant moins et en refusant de jouer le jeu des modes passagères. Vous contribuerez ainsi, vous aussi, à faire changer les normes sociales. 

Le développement durable, c’est quoi ?

Les activités humaines impactent la planète depuis des millénaires 
Le concept de développement durable est apparu précisément en 1987 dans le Rapport Brundtland publié par l’ancienne Commission mondiale sur l’environnement et le développement (qui était une sous Organisation des Nations unies).  Ce concept a en effet été présenté pour la première fois  à la communauté et est devenu la référence en matière d’évaluation des impacts de l’être humain sur son environnement. L’histoire nous a cependant démontré que les populations ont commencé à comprendre les impacts de l’activité humaine bien avant cela.  En effet, il y a plus de deux mille ans, les villes étaient déjà des sources d’impact importantes pour les populations. Les Romains ont d’ailleurs construit le fameux Cloaca Maxima environ 600 ans avant notre ère. Ce grand collecteur avait comme mission de récupérer les eaux de pluie, d’évacuer les eaux usées et d’assainir les marécages  avoisinants. Les historiens affirment également que dans la vallée de l’Indus (actuel Pakistan), environs 2500 à 1500 av. J.C, les citée d’Harappa et de Mohenjo Daro collectaient les eaux usées à l’aide d’un système élaboré d’égouts.
Les prises de conscience
Plus près de nous, dès la fin du 18e siècle, certains penseurs de la société commençaient déjà à dénoncer les impacts des activités humaines sur notre environnement. Plus notamment, Thomas Malthus un économiste britannique qui à publié en 1798 son Essai sur le principe de la population et affirmait déjà que la cause du nombre important de pauvres dans la société anglaise résidait dans le fait que la population possédait une croissance plus rapide que celle de la production agricole. Bien que plusieurs facettes de sa théorie soient encore contestées aujourd’hui, le point à retentir est que nous avons fait le constat depuis plus de deux cents ans que les besoins en ressources de la population dépasseraient un jour la capacité de la terre à nous offrir ces mêmes ressources.
Concrètement qu’est-ce que cela signifie
La définition retenue du Développement Durable en 1987 dans le rapport Bruntland est la suivante ” Le développement soutenable est un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs.” Afin de rendre plus concret cet idéal, lors du troisième sommet de la terre en 1992, trois grands aspects à prendre en compte dans toutes les analyses décisionnelles ont été proposés ; la société, l’environnement et l’économie. Bien qu’aujourd’hui cela semble incontestable, force est de constater que le modèle de la société d’aujourd’hui est principalement basé sur l’économie et que sa prépondérance dans l’équation  est au détriment de la santé globale de la société et de l’environnement. La mise en équilibre de ces trois dimensions est donc primordiale pour un développement sain des populations tout en préservant l’environnement.
Conclusion
Aussi valeureuses étaient les intentions qu’avaient les dirigeants de la commission mondiale sur l’environnement et le développement de 1987, l’urgence actuelle de prendre des actions concrètes est plus criante que jamais. Cette responsabilité appartient à tous les acteurs de la société et surtout aux gouvernements et aux entreprises. Les citoyens, quant à eux, peuvent par de petits gestes participer à la cause, mais le vrai et réel impact réside dans la mémoire qu’ils ont de leur propre pouvoir d’achat, car acheter c’est voter.

Pourquoi choisir la consommation écoresponsable

Quel rôle occupons-nous, vous et moi, dans l’industrie de la consommation? Pour répondre à cette question, il faut d’abord comprendre comment le système fonctionne. What differentiates a sustainable economy from the system that has dominated the last few decades? Voici quelques points à prendre en considération lorsque vient le moment de choisir quoi acheter.

Ces « choses » que nous achetons

Pour bien saisir l’impact de notre consommation, il est utile de faire un pas en arrière pour regarder le système qui a dominé le dernier siècle. Voyez ou revoyez le court documentaire animé The Story of Stuffd’Annie Leonard;devenu viral sur les réseaux sociaux en 2007, il est toujours aussi pertinent.

Ces commodités, de la nourriture jusqu’aux vêtements, en passant par la déco et les produits de soins, passent par plusieurs étapes : l’extraction des ressources nécessaires à leur fabrication, la production, la distribution, la consommation et la fin de vie, qui bien souvent se termine au site d’enfouissement.

Il s’agit là d’un chemin truffé de problèmes, surtout quand le but ultime est de réduire les prix pour augmenter les profits. Pour y arriver, les compagnies exploitent les environnements et les êtres vivants, utilisent des produits chimiques et toxiques, perpétuent les inégalités sociales, utilisent l’obsolescence programmée et perçue, etc. Toutes ces stratégies externalisent les coûts réels qui sont absorbés, le plus souvent, par les moins riches. Autrefois cachés, ces coûts sont de plus en plus mis à jour, à un point où il devient impossible de ne pas y réfléchir.

Repenser le système

Le problème avec ce modèle est aussi sa linéarité : puisque nous vivons sur une planète aux ressources limitées, notre économie a elle aussi ses limites. C’est pourquoi des entrepreneurs écoresponsables et des citoyens conscientisés troquent ce système linéaire pour un davantage circulaire.

Toutes les étapes de production sont alors repensées. À la fin de la vie d’un produit, il peut servir de ressource, éliminant une grande partie des problèmes liés à l’extraction et aux matières résiduelles. On peut aussi utiliser tous les rebuts pour fabriquer d’autres produits, par exemple avec des retailles de tissus ou des sous-produits alimentaires.

Entre ces étapes, la production, distribution et consommation se font elles aussi dans le respect de l’environnement et des gens : Entre ces étapes, la production, distribution et consommation se font elles aussi dans le respect de l’environnement et des gens : élimination des produits chimiques nocifs, instauration de salaires équitables et de bonnes conditions de travail, respect de l’environnement et des êtres vivants, achat local, réfléchi et durable : voilà quelques exemples de ce que valorisent les entreprises écoresponsables et les citoyens qui se joignent au mouvement.

Des leaders qui changent le monde

La première étape à toute consommation écoresponsable est bien sûr de dire non à la surconsommation et au gaspillage. Une fois un mode de vie plus frugal adopté, il faut quand même bien acheter plusieurs choses, à moins de vivre en complète autarcie et de tout faire soi-même, de son savon jusqu’à ses vêtements.

Vivre en accord avec ses valeurs, mais aussi dans la limite de nos capacités, peut alors nous servir de guide. Cela ne veut pas dire de viser la perfection; par moments, même les choix qui s’offrent à nous sont imparfaits. Par exemple, acheter un vêtement fabriqué localement coûte plus cher; on peut peut-être acheter usagé en attendant de pouvoir se le permettre. On peut aussi choisir de n’acheter qu’un nouveau morceau par saison, plus cher parce que plus écoresponsable, au lieu de dix. En bout de ligne, on économisera quand même.

Soit, il est difficile d’évaluer l’empreinte écologique d’un produit (local ou bio, par exemple), mais on peut néanmoins décider de faire de notre mieux et d’encourager des entreprises en qui nous avons confiance.

Qui voulez-vous être?

Quelles sont vos valeurs? Qui êtes-vous et comment l’exprimez-vous? Réduire la distance qui sépare nos aspirations et nos actes, voilà une belle façon de pratiquer l’intégrité.

L’écoresponsabilité, c’est le respect de valeurs fondamentales, tant pour les entrepreneurs que pour les consommateurs : éthique, transparence, équité, respect de l’environnement et achat local. Mises en pratique, ces valeurs contribuent à créer des communautés vibrantes et à maintenir la santé des écosystèmes qui nous supportent, nous les êtres humains, mais aussi tous les autres êtres vivants qui les habitent.

Une fois que la prise de conscience est faite, il n’y a pas de retour en arrière. À vous de jouer; à vous de choisir.

Merci, ensemble nous pouvons changer le monde.